Compte-rendu Projet
• Accueil | • Genèse | • Projets | • Evènements | • Historique | • Situation géographique | • Contactez nous | • Soutenez nous | • Partenaires |
• Manifestations | • Albums Photos | • Conte Touaregue |
Notre projet a pour objet d’apporter aide et soutien à la population des
Illabakan, tribu touarègue, et plus particulièrement au village d’Inwagheur
au Niger. Notre association s’attache principalement à appuyer des projets de
développement durable afin de contribuer à améliorer la qualité de vie de cette
population. Des aides d’urgence pourraient être apportées de façon ponctuelle
si cela s’avérait nécessaire. La méthode adoptée tente d’impliquer une large
partie de la population et favoriser la mise en place d’une gestion collective.
En aucun cas nous ne cherchons à «imposer », nous essayons, avant
tout, d’être attentifs aux besoins et aux attentes réelles.L’objectif dans ce
projet est d’une part, de soutenir l’action du village en menant une
politique d’infrastructures indispensables à son développement économique,
tout en formant techniquement, tout au long de la réalisation des travaux, des
personnels compétents au suivi des différentes actions de développement, que ce
soit sur le plan agricole, élevage, santé, artisanat, école ou hydraulique et
gestion.
D’autre part, d’aider les villageois dans leur effort à s’organiser en vue
de leur développement en s’appuyant sur les comités de gestion et sur les
assemblées villageoises
C’est-à-dire par un contact et des échanges permanents :
- les accompagner dans leur
réflexion, dans leurs prises de décisions
- les initier à la gestion des
biens collectifs existants ou à venir
- les sensibiliser à des
perspectives économiques par la création de structures de gestion.
La République
du Niger avec une population
supérieure à 12 millions d’habitants en 2005 compte parmi les pays les plus pauvres du monde.
Selon l'indice
de développement humain du PNUD, le Niger est classé 177eme sur 177 pays en
2005.
La population
nigérienne est à 85% rurale. Le PIB par habitant, estimé à 197 US$, a baissé de
plus de 40% au cours des 20 dernières années. Environ 63 % de la population vit
en dessous du seuil de pauvreté. Le taux d'analphabétisme
est un des plus élevé du monde (84%), et la majorité de la population ne
maîtrise pas le français, langue officielle du pays. L’espérance de vie est à 48 ans. Le taux d’accroissement (3,1 %)
est l’un des plus forts au monde avec une moyenne de 8 enfants par femme. La mortalité infantile est à 11,5‰.
Le Niger couvre
une superficie de 1.267.000 km2, c’est un pays sahélien dont les 2/3 sont
désertiques, fortement enclavé et soumis à de rudes conditions climatiques. Les
précipitations moyennes annuelles varient du nord au sud de moins de
Les conditions
climatiques précaires avec des sécheresses périodiques ainsi que la croissance démographique élevée (3,3%
par an, l’une des plus élevés d’Afrique) entraînant une forte pression sur les
maigres ressources naturelles, ont conduit à un appauvrissement accentué de la
population rurale qui, en majorité, vit en pauvreté absolue.
Ce pays dispose
pourtant d’un potentiel hydrique considérable Les eaux souterraines sont
généralement de bonne qualité mais les difficultés d’exploitation en raison des
profondeurs excessives des nappes productives constituent un handicap pour leur
mise en valeur.
Le village
d’InWagheur est l’un des plus vieux villages de la zone pastorale de l’Azawagh
(centre nord du Niger). Situé sur la ligne de démarcation entre la région
d’Agadez au Nord et celle de Tahoua (dont il fait partie) au Sud, il fut créé
au début des années 1960 par un petit groupuscule de commerçants Hausa, Arabes
et Touaregs au cœur de l’aire de nomadisation par excellence de la tribu Illabakan, qui
constitue aujourd’hui sa principale population. Le village dépend de la commune de Tchintabaradène mais
il espère obtenir bientôt le statut de commune indépendante. Sa situation
fortement enclavée et le très mauvais état des dessertes locales sont un
obstacle, notamment en saison des pluies. Il est situé à 110km de
Tchintabaradène, 120km d’Abalak. L’accès se fait par des pistes très cahoteuses et tout déplacement est
problématique.
Le mode de
vie de la population est un dosage entre le mode de vie pastoral et le mode de vie sédentaire :
les gens élèvent des animaux (notamment bovins, caprins et ovins) dans le
village. Ils vivent selon les rites de la vie nomade tout en étant sédentaires.
Pendant la saison difficile où le fourrage devient rare, les hommes quittent le
village avec le bétail pour aller chercher de l’herbe et du fourrage dans les
contrées les plus éloignées. Leur absence dure plusieurs semaines. Ils
retrouvent ainsi les autres membres de la tribu Illabakan, ceux qui refusent de
se fixer dans le village et qui restent entièrement nomades. Au fur et à mesure
les familles s’éloignent du village pour trouver les pâturages. Dans le village
les animaux sont en liberté.
L’absence de
recensement et ce mode de vie semi-nomade rendent difficile l’évaluation des
données démographiques de cette population. Les autorités concertées indiquent
un chiffre compris entre 3000 et 6000
habitants (5198 au centre de santé).
L’habitat est composé de « maisons »
en torchis, et de tentes touarègues faites de peaux qui recouvrent des arceaux
en bois abritant le lit traditionnel, il est complété par des
« hangars », sorte de préaux en paille servant à procurer l’ombre
dans la journée. Le mobilier est très restreint.
Les habitants se nourrissent
essentiellement de mil et sorgho
accompagnés du lait de leurs animaux
et pour les occasions particulières de
viande. Ils ne consomment jamais de fruits et
légumes.
Un voyage au Niger est effectué en Août 2007 par cinq
membres du bureau de l’association. Ils sont accueillis et accompagnés par des
membres de l’association locale partenaire. Avant de se rendre au village, les
démarches administratives nécessaires sont entreprises (ambassade, gouvernorat,
préfecture, mairie…)
Le moulin
La
première réalisation concrète de l’association Euphorbe en Illabakan, a été
l’achat et l’installation d’un moulin à moudre, dans le village d’Inwaggheur,
fin Août 2007. Il convient de préciser que ce premier choix, parmi d’autres
actions proposées, est le résultat d’une demande pressante d’une association de
femmes rencontrée par un adhérent lors d’un séjour au village en octobre 2006.
Ce projet a été approuvé par la population tout entière et par les autorités
locales. Il s’agit d’un moulin multi-fonctionnel destiné à moudre différentes
céréales ( principalement le mil et le sorgho dans le cas présent).
Cette
opération a été menée en collaboration avec l’association locale partenaire,
Euphorbe en développement, qui s’est chargée de localiser l’entreprise
susceptible de fournir et commander le moulin en question, de nous communiquer
les devis.
A
notre arrivée à Niamey, la machine était réservée, le technicien et le
formateur étaient présents et prêts à se rendre sur place. Nous avons réussi à
négocier l’acheminement du moulin jusqu’à Tahoua (
Nous fournissons au village 40 l de carburant pour démarrer l’activité. Le
technicien s’est immédiatement mis au travail pour mettre le local en
conformité (dalle en béton, ouvertures à percer).
Le 28 Août, nous rencontrons le comité des femmes
du village et leur laissons le soin d’élire un comité de gestion, de désigner
les meuniers, de définir les conditions de gestion et de fonctionnement. Le
lendemain les femmes nous communiquent la composition du comité de gestion 7
femmes, dont 2 commissaires aux comptes pour garantir la bonne gestion). Deux
meuniers ont été choisis en fonction de leur sérieux et de leur disponibilité.
Leur formation est assurée pendant 1 mois et débute le jour-même. Cham Cham
Sabiou est le meunier Principal. Une caisse autonome de fonctionnement est
créée, afin de payer les salaires des meuniers, assurer la maintenance, et le
carburant. Les cinq groupements du village ont contribué à hauteur de
50 000 FCFA. (10 000 FCFA par groupement versés le jour même).
L’utilisation du moulin est soumise à contribution financière. La mesure de
référence, la « tia », (environ 1Kg- 1,500Kg) est estimée au
démarrage à 50 FCFA. La gestion tiendra compte de la bourse des habitants.
Le moulin pourra être utilisé par les populations nomades avoisinantes (en
particulier les Peuls, nombreux dans la région).
L’inauguration du moulin a eu lieu le 1
er Septembre en présence de Mr le préfet et de Mr le maire de Tchintabaradène,
de Mr Kili Kili Najim, chef du groupement Kousseileta, des représentants de
L’association Euphorbe en développement, des 5 membres du bureau de Euphorbe en
Illabakan qui avaient effectué le voyage, et de la population de Inwaggheur,
dont la joie était très émouvante. Cette acquisition va rendre la situation des
femmes moins pénible et leur permettra de construire leur autonomie, en
libérant du temps pour effectuer d’autres activités (couture, artisanat,
éducation des enfants). Elles attendaient cet évènement depuis dix ans. Le
comité de gestion escompte dégager des bénéfices de cette activité. Ceux-ci
seront reversés au fond de gestion et serviront à développer d’autres activités
génératrices de revenus.
Une visite au village, quelques
semaines plus tard, du président de
l’association Euphorbe en développement, Aghali Abdelkader, nous
renseigne sur la bonne marche du moulin et nous rassure sur les chances de
pérennité du projet. Le comité de gestion, qui n’était pas satisfait par le
travail du meunier adjoint, a procédé à son remplacement, sans attendre.
Autres actions
Au cours de cette première mission,
nous avons apporté au village d’Inwagheur, des vêtements d’enfants collectés en
France, quelques fournitures scolaires, des jeux et une dotation de produits
parapharmaceutiques (compresses, pansements, bandages…) obtenue auprès d’un
laboratoire. Ces dons ont été remis aux différents comités de gestion
concernés.
Pendant une semaine, La mission a rencontré les
populations du village et de la diaspora résidant dans des localités voisines
au cours de réunions regroupant les Comités Villageois de Gestion, les groupements
de femmes, les élus communaux et les autorités coutumières, les représentants
des artisans, les représentants des jeunes. Ces prises de contact ont permis de
récolter les doléances des
populations pour les projets à venir et de collecter
les informations. Ces informations ont été recueillies de façon
participative, les données étaient discutées avec la communauté au fur et à
mesure, ce qui permettait d’identifier les problèmes à éclaircir et d’orienter
les recherches.
L’équipe a
parcouru le village afin de faire un état des lieux des installations et
structures existantes.
La communauté a dégagé les problèmes
principaux auxquels elle était confrontée dans les domaines suivants :
santé, éducation, hydraulique, artisanat, agriculture, élevage...
·
Santé
Les différentes composantes de la
population nous font part de leurs difficultés à recevoir des soins du
fait :
·
De la mauvaise qualité des
installations et du manque d’équipement
·
De l’absence de médicaments
·
Du manque de personnel
·
De l’absence de moyens pour
l’évacuation sanitaire
·
De problèmes financiers pour la
majorité d’entre eux.
Le village dispose d’un centre de santé intégré (C.S.I), dirigé
par un infirmier, agent d’état, issu de la communauté. Un agent de nettoyage payé par la population intervient
ponctuellement. Lors de notre séjour, l’infirmier était malheureusement absent,
en formation et/ou en congé, (ce qui est très fréquent d’après ce que l’on a pu
comprendre !).
Le CSI ne reçoit jamais la visite de
médecins, les malades ne bénéficient d’aucun suivi de la part des services de
santé.
Les
locaux (construits par un programme européen) pourraient
être corrects et fonctionnels avec un minimum d’entretien et de rigueur. Le
bâtiment est situé sur un terrain fermé, il comprend cinq pièces, dont une
salle d’accouchement. Il est doté
d’une réserve d’eau et d’un frigo fonctionnant au gaz.
L’équipement
est pratiquement inexistant, les locaux sont extrêmement sales, les placards
sont vides, le peu de médicaments et produits de soins, les quelques
instruments, sont à l’air libre, en désordre sur les paillasses ou les bureaux.
Les consultations et les médicaments
sont payants, sauf pour les enfants de moins de 5 ans qui bénéficient du
programme national de gratuité. (Ceci reste dans le domaine de la théorie, le
CSI n’étant visiblement pas fonctionnel !).
Deux matrones assistent les femmes pour
accoucher, mais elles ne disposent d’aucun moyen.
Le CSI est géré par un comité de
gestion.
·
Education
Le village dispose d’une école, comprenant 3 salles de classe, un logement pour le
directeur. Un hangar sert de cantine.
Les bâtiments sont mal placés et sont
ensablés, l’accès aux salles de classes se fait par les fenêtres !
Les enfants sont scolarisés vers 6 -7
ans. Les effectifs varient en fonction de la période de l’année, suivant les
déplacements des familles nomades. Ils peuvent atteindre une centaine d’enfants
en début d’année scolaire.
3
enseignants se partagent les 6 niveaux, un
directeur et 2 enseignants volontaires qui ne possèdent pas de formation. Leurs
salaires sont insuffisants et les obligent à trouver d’autres sources de
revenus.
Il existe en outre 6 écoles nomades en
brousse.
Les enseignants déplorent le manque de
manuels, de fournitures scolaires, de matériel pédagogique, dictionnaires
etc… Ils souhaiteraient pouvoir se
former.
Les familles signalent le manque
d’équipement pour la cantine. Elles souhaiteraient la création d’un internat
pour les familles nomades, ce qui permettrait aux enfants de suivre leur
scolarisation toute l’année scolaire.
Après le cycle élémentaire, les élèves
reçus à l’examen de passage au collège doivent quitter le village. Ils
dépendent du collège de la ville
d’Abalak qui ne possède pas d’internat, pas de cantine. La population Illabakan
n’est pas représentée à Abalak, ce qui entraîne pour les jeunes des difficultés
pour se loger, trouver des tuteurs. Depuis 1993, un seul élève du village a été
reçu au brevet . La plupart d’entre eux partent dans des villes plus
grandes chez des parents susceptibles de les prendre en charge.
Le
lycée, à Tahoua, pose le même problème.
Plusieurs jeunes ont des projets de
formation, mais n’ont pas les moyens matériels de les réaliser.
Pour les plus petits, un jardin d’enfants, crée par l’UNICEF,
mais ne bénéficiant plus d’aucune aide, continue à fonctionner grâce à deux
monitrices bénévoles. Elles prennent en charge environ 50 enfants de 3 à 6 ans. Elles n’ont aucun
moyen, elles n’ont pas de jeux, et maintenant plus d’abri : celui qui les
abritait s’est écroulé !
La plupart des femmes adultes, n’ont
pas reçu d’instruction, elles aimeraient avoir accès à des cours d’alphabétisation
Les jeunes consultés évoquent leur
projet de monter un centre de loisirs et
d’animations culturelles (CLAC)
comprenant, entre autres, une bibliothèque, une ludothèque et du matériel
sportif. Ce centre serait, d’après eux, soumis à un droit d’accès.
·
Hydraulique
Les
installations existantes ont été fournies par un programme européen (PROZOPAS).
Elles consistent en un forage et une station de pompage situés à la périphérie
du village.
L’installation est défectueuse, et fournit de l’eau avec un très faible débit.
Un château d’eau à ciel ouvert, malheureusement situé bien en dessous du niveau
du forage, est hors d’usage.
La station est alimentée par un moteur diesel, le carburant est acheminé depuis
Abalak.
Afin d’assurer la maintenance, les villageois ont mis en place un système de
vente d’eau géré par un comité de gestion.
L’eau est délivrée à horaire fixe, la quantité est rationnée. Elle est vendue
25 FCFA les
Un puits traditionnel, est utilisé en cas de défaillance du système.
Les installations sont utilisées indifféremment par les hommes et par le
bétail.
En brousse, pour les éleveurs nomades et leurs troupeaux, il existe 5 puits
publics, qui ont été cimentés par l’état et environ 70 puits traditionnels, non
viabilisés et qui s’effondrent régulièrement.
Ces puits permettent la déconcentration des troupeaux autour du forage
d’Inwagheur.
En saison des pluies, les habitants utilisent l’eau du marigot, en brousse, ils
utilisent également l’eau stagnante des flaques.
Le réseau d’assainissement est inexistant. Seule l’école dispose de latrines
(mais il n’y a pas d’eau et l’école est située loin du forage !)
·
Elevage - agriculture
Le village vit essentiellement de l’élevage et la population est très
attachée au mode de vie pastoral. Les habitants entretiennent
des rapports très étroits avec leurs animaux. Ils élèvent des chèvres, des vaches,
des ânes, des chameaux, quelques poules et quelques chevaux. Pour la plupart
des familles les animaux constituent
la seule source de revenus et l’essentiel de leur alimentation.
Le cas particulier des veuves est soulevé. En effet pour subvenir aux besoins de leur
famille, elles ont besoin d’un petit troupeau : 4 chèvres et 1 bouc sont
suffisants pour démarrer.
Deux auxiliaires para-vétérinaires ont été formés mais n’ont pas les
moyens de travailler : ils signalent le manque de produits vétérinaires,
l’absence de frigo pour conserver les vaccins, et leurs compétences limitées
qu’ils aimeraient renforcer.
La notion de banque céréalière est évoquée pour suppléer au manque d’aliments
(et de fourrage) au moment de la période de soudure.
Les femmes aimeraient développer des
petits jardins, avec un système de cultures
irriguées.
Les cultures céréalières se résument pour le moment à des cas
expérimentaux. Seuls, deux « cultivateurs » se sont installés dans de
petits enclos, loin du village. Pour le moment la tradition pastorale reste la
plus forte, le bétail reste prioritaire et ne laisse pas de place aux cultures.
·
Artisanat –commerce
Il y a un marché hebdomadaire au
village. Il est très fréquenté par les populations alentour. Les villageois
peuvent s’y procurer les céréales, les objets de la vie courante, les
vêtements, chaussures, etc. ; ils peuvent y vendre leurs animaux et leur
artisanat.
Les artisans,
appelés forgerons, fabriquent les objets de la vie domestique et
pastorale : le mobilier et le décor des tentes (lits poufs, sacs de
rangements…), les objets domestiques (coupes, louches, cuillères en bois…), et
les objets de la vie pastorale (selles de chameaux, sacs de selles…).
Les hommes font des armes et des bijoux en argent.
Les femmes travaillent essentiellement le cuir et le bois. On dénombre environ
20 femmes artisans. Elles estiment que l’apport financier nécessaire pour
constituer le fonds de roulement est de 50 000 à 100 000 FCFA par femme.
Les artisans effectuent également les réparations sur le matériel détérioré.
Leur production est vendue dans une boutique au marché ou, malheureusement, le
plus souvent sur commande, et après payement, car les artisans manquent
d’argent pour se ravitailler en matières premières (argent, peaux, teintures, laine,
fils à broder…). Il existe pourtant une forte demande.
Les autres femmes rencontrées émettent le souhait de créer un foyer couture et
teinture associé à une boutique coopérative où elles pourraient vendre le
produit de leur travail.
Des rencontres et des échanges
avec la population et ses représentants,
nous retenons que, pour améliorer les conditions de vie des habitants
d’Inwagheur, de nombreux problèmes sont à résoudre.
OBJECTIF PRINCIPAL : favoriser
l’accès à l’eau
Nous déduisons que, de tous les
problèmes évoqués, celui de l’accès à
l’eau semble être prioritaire. Nous décidons, en accord avec l’association
locale, que ce projet sera notre objectif principal
La présence d’installations sures en
eau et en assainissement est la condition nécessaire à de bonnes pratiques sur
le plan de la santé et de l’éducation. L’accès
à l’eau conditionne la réussite des projets de développement, quelqu’en
soit la nature. Disposer d’une eau de qualité, en quantité suffisante, est une
priorité de santé publique qui
permet de prévenir les maladies dues au manque d’hygiène et par conséquent de diminuer de façon
significative la mortalité, c’est indispensable à l’amélioration de la
nutrition.
L’absence d’eau
et d’installations sanitaires dans les écoles compromet la qualité de l’éducation.
Les maladies provoquées par une eau insalubre ou le manque d'hygiène peuvent
affecter la présence de l'enfant à l'école et nuire à ses performances scolaires.
Les filles, en particulier, risquent de ne pas aller à l'école parce qu'elles
doivent aller chercher l'eau et la rapporter pour leurs familles.
Cela entrave les capacités d'apprentissage des enfants et leur enlève
l'occasion d'acquérir des connaissances de base en matière d'hygiène, comme le
simple fait de se laver les mains. Une eau salubre et un bon assainissement
sont essentiels pour protéger la santé des enfants et leurs capacités
d'apprentissage à l'école. En ce sens, ils sont aussi indispensables pour leur
éducation que les manuels scolaires. Les lourdes charges portées sur la
tête (bidons de 20 litres chacun) entraînent des déformations du squelette.
En outre, d’après de nombreuses études,
l'accès à l'eau potable et à des moyens d'assainissement adéquats rend la
population plus productive du point de vue socio-économique. Ce processus
s’inscrit dans une logique d’accroissement des revenus des ménages. Lorsque
l’arrivée d’eau se situe plus près de leur foyer, les bénéficiaires gagnent en
temps et en énergie, ce qui leur permet de se consacrer à d’autres
activités.
Notre objectif sera donc le suivant
·
Faciliter l’accès à l’eau potable par
l’installation d’un réservoir central
d’eau qui alimentera un réseau de
bornes fontaines publiques. Cela permettra dans un second temps l’installation de systèmes d’adduction d’eau
dans les « concessions ».
·
Réhabilitation du forage
·
Mettre en place une politique d’assainissement, induire la
mise en place de collecte des déchets, améliorer la qualité des systèmes de
stockage de l’eau.
·
Former, sensibiliser et transmettre une
éducation à l’hygiène afin de
réduire les risques de maladie que posent l’eau contaminée et le manque
d’installation sanitaires.
·
Développer la méthode participative et
le sens de la citoyenneté pour la réalisation de ce projet, qu’il s’agisse
d’entretien du matériel ou des attitudes à adopter pour le maintien d’un
environnement sain.
L’association locale Euphorbe en développement est
chargée de préparer les dossiers en vue
de proposer des solutions pertinentes. Elle doit se charger de la
recherche de documents pour disposer de toutes les informations
nécessaires :
·
A
Niamey au niveau du Ministère chargé de l’hydraulique
·
A Tahoua à la direction régionale de
l’hydraulique
·
A Tchintabaradène avec le service départemental
·
Elle doit réunir des rapports des études et des recherches
conduites dans la zone, et des rapports des travaux de réalisation d’ouvrages
similaires. Elle doit réaliser des recherches pour identifier les partenaires
techniques et les prestataires locaux disposant de l’expertise nécessaire pour
procéder à une investigation des conditions hydrauliques :
caractéristiques des points d’eau, productivité du forage actuel, mesure des
altitudes et dénivelés…Elle doit chiffrer les travaux.
ACTIONS COMPLEMENTAIRES
Si la priorité des actions pour les 2
années à venir est l’amélioration de l’accès à l’eau, nous ne pouvons pas faire
abstraction des autres problèmes soulevés par la population et nous nous
impliquerons, dans la mesure de nos moyens, dans certaines actions
complémentaires
En ce qui concerne le problème de la santé deux
dimensions sont dégagées
·
Le mauvais état du CSI : avant
toute chose, il s’agit de procéder à sa réhabilitation
en mettant en place, de bonnes pratiques
de gestion. Un travail de réflexion doit être mené conjointement avec la
population qui est la première concernée, le comité de gestion et l’infirmier,
et des membres de notre association. A cette condition, seulement, nous
pourrons envisager une aide. (Matériel médical et paramédical, aide à la
constitution du stock en médicaments…)
·
Pour nous aider dans cette démarche,
nous avons déjà recueilli des données et des guides d’expertise et de travail
auprès du représentant national de Médecins Du Monde, qui est prêt à nous
conseiller.
·
L’extrême pauvreté des gens qui leur
interdit l’accès aux soins et aux médicaments, y compris de première
nécessité
En ce qui concerne l’éducation
De même que pour le CSI, les habitants,
les enseignants, le COGES, doivent réfléchir sur la bonne gestion de l’école et sur l’entretien des infrastructures.
Le problème du désensablement est à étudier, mais ne peut être réglé par notre
seule association. L’implication de la population est indispensable.
Dans un premier temps, seules des aides
ponctuelles sont envisagées
·
Parrainages d’élèves. Une année
scolaire en secondaire, par exemple est estimée à 200€, tout compris :
inscription, fournitures scolaires, habillement, logement, nourriture.
·
Aide à la constitution du CLAC
(bibliothèque et jeux)
·
Récupération de manuels scolaires/et
matériel
Pour améliorer la sécurité alimentaire et les capacités locales de
production
Plusieurs actions, destinées à la
promotion d’activités génératrices de
revenus (AGR), peuvent être démarrées assez facilement.
Constitution de petits troupeaux de
caprins pour les veuves issues de la communauté illabakan (y compris dans les
localités avoisinantes), ce qui contribuerait à leur assurer une autonomie. Les
chèvres sont des animaux faciles à nourrir, qui ont un cycle de reproduction
court (donc renouvellement rapide du cheptel). Le prix d’une chèvre correspond
à 20000FCFA (soit 30€). Les modalités
restent à définir, mais nous pourrions nous orienter, vers un système de
souscriptions. Les bénéficiaires du projet seraient identifiées par
l’association locale selon des critères de pauvreté et de motivation.
Aide à la production artisanale :
instaurer un système de microcrédits
afin d’aider à la constitution d’un stock de matières premières, étudier
les possibilités de commercialiser les produits traditionnels en France par le
biais de notre association.
Aide à la production agricole (semences
à Tamaya)
Etudier la création d’une banque
céréalière et aider à sa mise en place,
pour réguler le cours des céréales au cours de l’année, sécuriser la période de
soudure, et renforcer la capacité d’auto financement de la population.
Aide à la création de foyers couture.
Une machine à coudre (mécanique) vaut
60000FCFA sur le marché à Niamey (soit 90€)
Afin
de financer ces différents projets plusieurs actions sont envisagées :
·
La relance des cotisations est effectuée.
·
Vente de cartes de vœux réalisées à partir des
photos prises lors de la mission 2007 et de calendriers
·
Marché de Noël
·
Vide-grenier
·
L’organisation de plusieurs manifestations est à
l’étude (tournoi de pétanque, loto, représentation théatrale)
·
Présentation de notre dossier à diverses instances
en vue d’obtenir des subventions (régions, départements, communes…)
·
Recherche de sponsoring
·
Appels à dons
Les
membres du bureau insistent sur la clarté et la transparence dans l’utilisation
des sommes allouées. Les frais de fonctionnement de l’association sont
scrupuleusement limités.( Par exemple, les frais de voyage et de mission sont à
la charge des membres y participant)
|